XIX

 

Temps – Espace

 

Au-delà du temps danse l’oiseau de la pensée.

L’espace du regard galope à l’infini.

Le temps fait des culbutes d’étoile en étoile.

Pourquoi le temps n’est-il pas le sourire du vent ?

Quand l’âme rit, le temps chante au creux du regard.

Ah, le temps immobile des hauteurs de cristal !

Tapi en lui-même, l’homme guette le temps.

Les serres de froid du temps glacent le vide.

L’éther effarant gelé où claque la crinière du temps.

Le temps crépite au bord des bulles de sang.

Chevaucher l’espace dans le diamant de la pensée.

L’acier des flancs lisses du temps gicle vers l’infini.

La fleur du temps envole ses pétales vers le néant.

Le temps comme une main en prière.

De la chair du temps fuse la cathédrale de l’espace.

La pensée en fusion creuse les rides du temps.

Le vertige du soleil courbe la roideur inflexible du temps.